vendredi 19 décembre 2008

Aux barricades !

Non, ce n'est pas l'appel aviné d'une bande de lycéens rennais tous plus ou moins gauchistes, dont le seul plaisir enfantin est de gâcher les fêtes de leur ministre. C'est au contraire une étape supplémentaire et raisonnée sur le chemin menant au bonheur (nous tenons à le préciser, vous êtes ici sur un blog sérieux).

Reprenons donc. En ces temps maussades et vaguement démoralisants où la seule perspective capable de nous arracher un sourire au lever est la certitude que notre petit timonier national veille à notre avenir, il est des fois où un petit fix de bonheur insurrectionnel est conseillé. Cependant, l'atmosphère actuelle n'est pas vraiment à la mansuétude pour les agités et une nuit au poste n'a jamais rendu personne heureux, sauf ceux qui sont payés pour y passer leur vie, mais c'est un autre sujet.

Comment vous y prendre pour être un insurgé en évitant les petits inconvénients afférents ? C'est très simple. Installez-vous tranquillement dans votre canapé douillet, ou ce qui en tient lieu. Lancez-vous alors dans le visionnage de Paris brûle-t-il, grand film euphorisant de René Clément (1966), à la distribution certes un peu bas de gamme (Belmondo, Delon, Signoret, Kirk Douglas, Claude Rich, ...) mais tout le monde ne peut pas se payer Steven Seagal...
Ce qui commence comme un film de plus sur cette période où l'on était plus libre selon certains se transforme rapidement, sans doute suite à un message subliminal financé par le PCF, en une identification forcenée. Le colonel Rol (Bruno Cremer) devient un héros mythique qui vous ferait adhérer à la section d'Arcueil en moins de deux, c'est dire...
Au bout de 3 heures (et oui, il faut ce qu'il faut), vous avez libéré Paris ! Si après ça, vous n'êtes toujours pas heureux, allez habiter à Chartres, vous ne méritez pas mieux !

PS : Si vous tiquez à l'idée de dépenser 15 euros pour un DVD zone 1 (c'est-à-dire illisible pour la plupart des lecteurs), vous avez raison, Monsieur Fernand vous appuie de tout cœur. Nous pourrions vous inciter à ne pas céder à ce diktat imposé par des ayant-droits avides et des producteur cupides, voire même vous conseiller de passer par des moyens de téléchargement que la morale de la FNAC réprouve. Mais ici, nous faisons dans l'honnête, donc, à vous de voir...

vendredi 12 décembre 2008

Docteur, je deviens fou ?

Tu es toujours là quand ça tourne mal ? Tu as la désagréable impression que les falaises n'attendent que ton passage pour te tomber sur la gueule ? Les malheurs des autres ne s'envisagent que s'ils peuvent te pourrir la vie ? Tu passes ton temps à éponger leurs conneries sans avoir la moindre influence sur leur succession rapide ? Bref, tu te sens un peu gris, gluant et sans espoir ?
Ami névrosé, ne t'en fais pas ! Monsieur Fernand comprend ce qui t'arrive et peut même mettre un nom sur le phénomène qui mine ta morne existence. Observe bien l'image qui suit.


Si tu t'identifies, la réponse est sans appel : tu souffres du complexe de la serpillière !
Dans ce cas, pour être quand même un tout petit peu heureux, tu peux te raccrocher à l'une de ces deux approches :
- L'approche psycho-sociale :
En passant régulièrement sur le carrelage répugnant de l'existence des autres, tu leur permets de remettre ça en partant sur des bases saines ! En fait, tu as une utilité sociale ! Je sais, ça te fait une belle jambe, je te comprends. Dans ce cas, penche-toi attentivement sur la deuxième approche.
- L'approche karmique :
Dans ta vie antérieure, tu as sans doute fait des choses vraiment répugnantes (comme lécher la cuillère à confiture ou voter communiste) et maintenant, tu payes (et cher, mais c'est la vie, tu n'avais qu'à faire gaffe). Mais tout n'est pas perdu ! En te réalisant dans ton nouveau rôle (ce n'est pas facile, mais fais un effort, merde ! tu veux t'en sortir ou pas ?), en étant la serpillière idéale, tu investis pour ta vie future : avec un peu de chance et beaucoup, beaucoup d'abnégation, tu peux commencer à remonter la pente dès ta prochaine existence. Tu peux rapidement gagner la catégorie des torchons humains (au moins, tu épongeras du propre, c'est déjà ça) et même, nirvana suprême de ton sous-genre existentiel, la catégorie des draps de bains ! Imagine-toi mollement étendu sur une plage de sable blanc (ou au bord de la piscine municipale de Vandoeuvre-lès-Nancy, on ne peut pas tout avoir du premier coup...), c'est pas beau ?

Bon, en tous cas, arrête de rêvasser et retourne éponger. L'oisiveté est la mère de tous les vices.

mercredi 10 décembre 2008

Et si on couimait ?

Ils sont partout, indiscrets, fouineurs, sans aucune pudeur ni le moindre scrupule. Ils commentent tous nos faits et gestes, sont là sans y être vraiment et savent rester insaisissables. Surtout, ils ne ressentent aucune contrainte morale, adorent appuyer là où ça fait mal et ont la désagréable habitude de ne jamais la boucler quand ils le devraient.
Les journalistes ? Non, pire, les petits hommes verts !
Ne pensez pas trop fort à eux, vous seriez capables de les faire apparaître ! Demandez donc à Luke Deveraux quels sont les dangers d'une imagination trop développée et il vous répondra que, pour être heureux ou tout du moins pas misérablement malheureux, il vaut mieux ne pas chercher à savoir à quoi peuvent bien ressembler les Martiens.
Si, malgré tous ces avertissements, la curiosité est la plus forte, penchez-vous sur ce jeu de massacre des plus réjouissants (Martiens, go home !, Frederic Brown, Folio SF, 2008, première édition 1954).

dimanche 7 décembre 2008

Dure semaine

Parfois, pour ne pas perdre de vue l'essentiel, c'est à dire être heureux (je vous l'avais déjà dit, je crois), il faut savoir se boucher les oreilles ou, tout du moins, dresser une barrière infranchissable entre le monde extérieur (forcément hostile) et son petit être intérieur (douillettement lové autour de son bloc de certitudes et de névroses intégrées).
Pour ne pas avoir suivi ce précepte plein de sagesse, je me suis exposé bêtement à l'information dont on nous abreuve sur le joyeux monde dans lequel nous vivons. J'ai pu ainsi me mettre au parfum des derniers projets des sages qui nous gouvernent concernant la part problématique de la population qui a le mauvais goût de déraper un peu dans sa tête.
Alors, la solution est de ficher les fous, de les géolocaliser (des fois qu'ils osent sortir des beaux hôpitaux sécurisés qu'on leur prépare) et de s'apitoyer sur les difficultés de la médecine psychiatrique. Évidemment, cela permet de ne pas trop réfléchir sur 20 ans de déshérence des hôpitaux psy, parents pauvres d'une fonction publique hospitalière elle-même en petite forme. On évite aussi le pénible sujet de l'incarcération des cas psychiatriques qui ajoutent encore à l'ambiance bon enfant des maisons d'arrêt surpeuplées qui nous valent condamnation sur condamnation de la part des ONG et même des autorités européennes.
Après tout, avec de bons petits revenus et la bonne mutuelle qui va avec, on peut échapper à cet univers rieur. Les pauvres n'ont qu'à pas péter les plombs, ils n'en n'ont pas les moyens. Depuis le temps qu'on essaye de leur faire comprendre...

jeudi 27 novembre 2008

Apaisez votre esprit en le vidant

Tu en a marre de te torturer les méninges avec des problèmes insolubles (de la crise mondiale à la question délicate de savoir qui va se lever pour préparer le café) ? Tu rêves d'une vie simple et tranquille, emplie de certitudes réconfortantes, plus proche de celle que menaient nos ancêtres. Eux avaient la chance de vivre "avant", quand tout était mieux, quand toute la communauté se serrait autour d'un feu misérable, à attendre que le dernier kilo de mammouth séché soit découpé et réparti entre 25 personnes.

Réjouis-toi, ce paradis perdu est encore à la portée de la main, pour peu que tu fasses un petit effort pour éteindre un maximum de neurones. Il suffit que tu deviennes intégriste ! Peu importe la religion et les textes sacrés, il ne s'agit pas vraiment de lire, d'ailleurs, ça aussi, tu peux l'oublier, tu n'en n'auras plus besoin.

Ce (très) petit effort te permettra de te mettre à l'abri du monde moderne et de ses perversions sans fin. Tu pourras ignorer dans la joie que :
- les autres peuvent avoir une opinion ;
- les femmes sont situées plusieurs crans au-dessus du cancrelat dans l'échelle des espèces ;
- la décence ne consiste pas à torturer ton entourage pour le convertir à l'adoration d'un texte que tu ne connais pas ;
- l'organe situé entre tes deux oreilles à une véritable fonction.

Évidemment, tu finiras peut être une kalash' à la main, abattu par un policier indien dont tu viendras de flinguer les collègues, mais, on a rien sans rien...

mercredi 26 novembre 2008

Grrrr

Aujourd'hui, pas vraiment envie d'être heureux. Juste envie de chialer sur les morts et de gueuler sur les vivants (cf. post de lundi pour les malcomprenants). Ça ira sans doute mieux demain, on verra...

mardi 25 novembre 2008

Miam

Pour être heureux, rien de tel que de lire un soupçon d'admiration dans les yeux émerveillés de ses amis. Évidemment,si vous n'avez pas d'amis, c'est un peu plus difficile ; dans ce cas, n'importe qui peut faire l'affaire même si c'est moins satisfaisant. Comment obtenir ce résultat à peu de frais ? Préparez donc un amuse-gueule original et suffisamment simple pour que les chances d'échec soient ramenées à un niveau acceptable. Un exemple :

Gambas flambées

2-3 gambas par personne
du gros sel
du cognac
du poivre
de la crème fraîche bien épaisse (on est là pour se faire plaisir, pas pour maigrir...)

Faire revenir un petit 1/4 d'heure les gambas dans une poêle avec le gros sel pour les faire suer.
Verser le cognac et l'enflammer dès qu'il entre en ébullition (évitez de porter pour l'occasion la magnifique chemise à fleur en nylon que vous avez ramenée de vos dernières vacances, cela pourrait tourner au drame, ce qui n'est pas forcément prévu au programme. Tant qu'à faire, débarrassez-vous de cette horreur, elle ne vous va pas.)
Une fois que la flamme s'éteint d'elle-même, il va falloir être rapide et précis. Retirez les gambas de la poêle et décortiquez-les prestement. Remettez la poêle sur le feu (vif, comme vous) et épaississez le jus de cuisson avec deux grosse cuillerées de crème que vous laissez réduire de moitié en touillant bien (il ne faudrait pas que des sucs restent planqués dans les coins !). Nappez les gambas encore chaudes (vu que vous avez été performant sur la sauce...) et servez avec des cure-dents.

Si, après ça, vos amis (ou ce qui en a tenu lieu) ne chantent pas vos louanges, changez-en, ils ne vous méritent pas.

lundi 24 novembre 2008

Une grosse baffe

On écrit, on relis, on cherche à être heureux et, de temps en temps, on se prend une grosse baffe dans la gueule, de celles qui donnent envie de gerber mais qui remettent les idées en place. Lisez donc.

Un ami se souvient de Tintin, mort dans la rue :

" C'était un Noël, "Alors on va faire Noël tous les deux". J'ai dit oui, il restait encore un petit peu d'argent. J'ai dit "Viens" et on est allé rue du Faubourg Saint-Denis, il y a tous les commerçants. Là, on s'est acheté tout ce qu'il nous fallait, pas grand chose, hein, des huîtres, du poulet cuit le moins cher, mais il est très très bon, pas du poulet daubé, c'est du poulet frais qu'ils font ; et on a pris du vin, et il lui fallait une demi-baguette de pain. S'il mangeait pas de pain, il était pas malade mais... fallait du pain. On est remontés dans la gare, elle a pas fermé à ce moment-là, et on a fait notre petit réveillon tous les deux. Et d'un seul coup, je le vois se lever, c'est là que ça me fait sourire parce qu'il était adorable, il s'est levé et il a fait : "On a bien mangé" ; "Oui". Il dit : "Dans cette gare, y'a pas de musique". Il s'est levé malgré les broches qu'il avait dans les jambes ; il s'est levé et il s'est mis à danser devant moi, et il m'a levé, il m'a tiré, et il a voulu que je danse avec lui ! Les gens qui prenaient le train de Strasbourg du soir, ils sont passés par la voie 25, ils nous ont vu danser tous les deux, ils ont dû se dire : "Ils sont fous ces deux-là !""
Jean-Pierre dit "la Baronne", mort un an après son ami Tintin

in "Rocca C., Les Morts de la rue, Etudes sur la mort 2002/2, n° 122"

Collectif Les morts de la rue : http://www.mortsdelarue.org

vendredi 21 novembre 2008

Méfiance, méfiance

Pour être heureux le 3ème vendredi du mois de novembre, méfiez-vous du 3ème jeudi du mois susnommé où la planète entière se rend malade avec le plus glorieux de nos produits d'exportation. Si la pression sociale est trop forte, si l'appel de la dive bouteille vous rend fou, faites au moins l'effort de vous fournir chez un bon dealer, il en reste.

Il faut tenter dans la vie...

Pour être heureux, vous pouvez faire n'importe quoi, mais pas n'importe comment, ni surtout avec n'importe qui. Je sais, je suis un peu cryptique sur ce coup là, mais on ne peut pas être clair tout le temps...

jeudi 20 novembre 2008

Et si on essayait de se faire des amis

Tu es seul, personne ne se préoccupe de toi, nulle part tu n'as ta place douillette ? Fais-toi des amis et partage avec eux dans une ambiance détendue et bon enfant. Un petit conseil quand même, demande-toi jusqu'où tu iras pour conserver ce petit cocon et être heureux en bonne compagnie.
Quelques éléments de réponse dans ce petit bijou, malheureusement pas encore traduit, mais disponible en poche en anglais (The serial killers club, Jeff Povey, Warner Books, 2007).

mardi 18 novembre 2008

Pendant ce temps, les abrutis s'amusent...

En voilà un homme qui va être heureux. Il est l'inventeur d'un magnifique robot tueur, à côté duquel Terminator fait figure de chasseur de perdreaux. Ce petit bijou de technologie est destiné à réduire les pertes américaines en Irak (Au fait, quelqu'un a-t-il pensé à un moyen de réduire les pertes irakiennes ? Nan, je rigole !) et fera la fortune, donc une partie du bonheur, de son si fier papa. Pour être heureux, il y en a qui font des choses vraiment pas propres...
http://money.cnn.com/2007/12/03/technology/robotex.fortune/index.htm

Trois superbes façons d'être (à défaut d'être heureux)


Engagée velléitaire


Velléitaire engagée


Bombe à fragmentation

Pour être heureux...

Pour être heureux, vivons cachés ! Drôle de solution. Une planète déserte et 6 milliards de bienheureux planqués dans des grottes. Tu parles d'un progrès.
Pour être heureux, vivons malin ! Le seul problème, c'est que les autres ne le deviendront pas forcément. Ça fait réfléchir.
Pour être heureux, vivons pleinement ! La solution des exaltés. Pas très efficace mais, au moins, ça fait bien rigoler les autres. C'est déjà ça.
Pour être heureux, vivons riches ! Voilà une bonne idée qui permet de s'offrir des petits plaisirs innocents. Le problème, c'est les envieux. Ça gâche tout, les envieux...
Pour être heureux, vivons neuneu ! LA formule magique. Si, par hasard, on était en situation d'être malheureux, on serait trop con pour s'en rendre compte !

Vous ne me croyez pas ? Allez donc voir le dernier Woody Allen et, une fois sortis, demandez-vous quel est le seul personnage en plein accord avec sa propre (?) vision du bonheur. Merci pour la démo, Doug !