Parfois, pour ne pas perdre de vue l'essentiel, c'est à dire être heureux (je vous l'avais déjà dit, je crois), il faut savoir se boucher les oreilles ou, tout du moins, dresser une barrière infranchissable entre le monde extérieur (forcément hostile) et son petit être intérieur (douillettement lové autour de son bloc de certitudes et de névroses intégrées).
Pour ne pas avoir suivi ce précepte plein de sagesse, je me suis exposé bêtement à l'information dont on nous abreuve sur le joyeux monde dans lequel nous vivons. J'ai pu ainsi me mettre au parfum des derniers projets des sages qui nous gouvernent concernant la part problématique de la population qui a le mauvais goût de déraper un peu dans sa tête.
Alors, la solution est de ficher les fous, de les géolocaliser (des fois qu'ils osent sortir des beaux hôpitaux sécurisés qu'on leur prépare) et de s'apitoyer sur les difficultés de la médecine psychiatrique. Évidemment, cela permet de ne pas trop réfléchir sur 20 ans de déshérence des hôpitaux psy, parents pauvres d'une fonction publique hospitalière elle-même en petite forme. On évite aussi le pénible sujet de l'incarcération des cas psychiatriques qui ajoutent encore à l'ambiance bon enfant des maisons d'arrêt surpeuplées qui nous valent condamnation sur condamnation de la part des ONG et même des autorités européennes.
Après tout, avec de bons petits revenus et la bonne mutuelle qui va avec, on peut échapper à cet univers rieur. Les pauvres n'ont qu'à pas péter les plombs, ils n'en n'ont pas les moyens. Depuis le temps qu'on essaye de leur faire comprendre...
dimanche 7 décembre 2008
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